hospitalisation dûe à l'alcool

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mercredi 3 juillet 2013

Alcool au Bureau


Comment gérer les problèmes d'alcool au bureau

Avec un collaborateur alcoolique, la pire attitude serait de se voiler la face. Sachez réagir avec tact mais sans complaisance.
L’alcool ne tue pas toujours lentement. Il est à l’origine de près de 20% des accidents du travail et de 45% de ceux entraînant un décès (source : cabinet Hassé-Consultants, spécialiste de l’alcoologie en entreprise). L’absentéisme, les arrêts de travail, les conflits engendrés par l’éthylisme coûtent aux entreprises environ 1,5% de leur masse salariale. Le phénomène touche environ 8% des salariés (dont 60% d’hommes), et concerne tous les secteurs. C’est la raison pour laquelle le ministère du Travail a édité, en janvier dernier, un guide sur la prévention des risques liés à la consommation d’alcool et de drogues . Objectif ? Donner aux managers des clés pour mieux gérer ce type de pathologie. Voici celles que vous devez connaître.

Identifiez les signaux avant qu’il ne soit trop tard

Pas toujours facile de détecter un cas d’alcoolisme ! Le plus souvent, en effet, le collaborateur concerné dissimule son addiction : il se parfume ou se brosse les dents à longueur de journée, trouve des excuses tarabiscotées pour
justifier ses retards. Mais certains signes ne trompent pas : une réputation de «bon vivant porté sur la bouteille», un visage marqué, une main qui tremble, des disparitions inexpliquées, des débordements relationnels… La réaction la plus tentante est alors d’ignorer le problème tant que le travail est fait et de compter sur le reste de l’équipe pour pallier d’éventuels dysfonctionnements.
Faire ainsi l’autruche est évidemment risqué, car l’entreprise doit «assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des salariés» (code du travail, art. L. 4121-1). Elle a même sur ce point une obligation de résultat. Autrement dit, si un ouvrier en état d’ébriété se blesse gravement ou si un commercial renverse un piéton à la suite d’un déjeuner professionnel, elle peut être tenue pour responsable (a fortiori si les victimes apportent la preuve que l’addiction du salarié était connue de son employeur). Pour identifier les collaborateurs en danger, certaines sociétés (Vinci, Saint-Gobain, Maaf…) ont monté des groupes de réflexion et désigné des salariés-relais qui ont pour mission de détecter et de signaler les problèmes d’alcool au bureau.

Amenez peu à peu l’intéresséà reconnaître son problème

Inutile de le nier : le problème est complexe et ne se résout pas d’un claquement de doigts. «Le choix des mots est crucial, remarque Patrick Buchard, fondateur et dirigeant de Hassé-Consultants. N’employez jamais le terme “alcoolique”, trop dégradant.» Préférez les périphrases comme «Vous avez peut-être un problème avec l’alcool.»
Attendez pour aborder le sujet que le salarié soit lucide : éméché, il pourrait réagir avec agressivité. Restez sur un terrain factuel : «A 22 heures, vous avez décroché votre téléphone pour insulter plusieurs clients. D’autres incidents m’ont été rapportés par le passé. Il s’agit soit d’un problème psychique lourd, soit de la conséquence d’une emprise alcoolique. Je penche plutôt pour la seconde hypothèse.»
Questionnez-le sur ce qui ne va pas dans son travail (évitez le terrain de la vie privée, il l’abordera probablement de lui-même). S’il évoque un mal-être professionnel, voyez si vous n’êtes pas en mesure d’améliorer sa situation (changement de poste, formation…). Mais ne croyez pas pour autant que le problème est réglé : même si les causes ont été traitées, l’addiction, elle, perdure lorsqu’on ne la soigne pas. Dans un premier temps, proposez au salarié une simple rencontre avec un médecin du travail. Il ne faut pas donner l’impression d’être trop directif. «L’objectif est de l’amener à reconnaître le problème et à vouloir trouver une solution», souligne le docteur Philippe Rodet, dirigeant du cabinet Bien-Etre et entreprise. Dans les
semaines qui suivent, tâchez d’obtenir qu’il s’engage à suivre un plan d’action (qu’il est libre de refuser) au cours d’un entretien, idéalement en présence du DRH.

Assurez un accompagnement pour vérifier les progrès

Un suivi efficace passe par un travail d’équipe : prévoyez donc des entretiens réguliers avec le DRH et le médecin du travail. Eventuellement, mettez dans la boucle un cabinet de coaching (Hassé-Consultants, Restim, Alpa Consultants…). L’investissement est élevé (de 10 000 à 15 000 euros en moyenne), mais il peut vous épargner le coût d’un licenciement. L’accompagnement du collaborateur est alors assuré pendant quatre à six mois : sevrage, stabilisation, réinsertion au poste de travail par des consultants et des médecins, avec mise à disposition d’une hot line disponible tout au long du traitement. Ensuite, un contrôle régulier pendant un an est souhaitable.
Gérer un collaborateur alcoolique ne s’improvise pas. Afin d’éviter des erreurs managériales ou juridiques, il peut être judicieux de suivre une formation spécialisée. Vous apprendrez, par exemple, à conduire des entretiens mensuels avec l’intéressé en vous focalisant sur son comportement et son travail, et sans aborder le détail de
son traitement médical, théoriquement confidentiel. Attention : un mi-temps thérapeutique (prescrit uniquement par un médecin) est souvent contre-productif. Selon Patrick Buchard, un alcoolique en phase de guérison replonge plus facilement quand il ne travaille pas.

En désespoir de cause,envisagez le licenciement

Faute d’amélioration substantielle au bout de six mois, évoquez en présence du DRH la possibilité d’une séparation. La peur de perdre son emploi peut inciter le salarié
à fournir des efforts salutaires. N’invoquez pas directement l’alcoolisme, mais appuyez-vous sur les fautes professionnelles commises : propos de nature à ternir l’image de l’entreprise, travaux rendus hors délai, refus d’obéissance, objectifs non atteints, absences injustifiées… Et gardez en tête cette méthode, car elle pourra un jour vous servir pour lutter contre un autre fléau en forte progression depuis 2005 : la consommation de cannabis. Près de 5% des hommes, entre 15 et 64 ans, en feraient un usage régulier.

Sandrine Weisz

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L'alcool, cet ennemi destructeur

La drogue qui fait peur, c'est toujours celle de l'étranger. On s'inquiète du cannabis ou de l'héroïne, on oublie les ravages que peut faire l'alcool. Pour les jeunes de tous milieux, c'est de la défonce à pas cher. L’alcoolisme n’est pas une maladie solitaire. Notre société tolère mal l’alcoolémie de la femme. Il en résulte un sentiment de culpabilité très fort qui amène l’isolement ou l’exclusion de la femme dans son milieu familial social et professionnel. Quand une personne sombre, c’est tout l’entourage qui plonge avec elle.

Bonjour, nous sommes le

«La seule limite à notre épanouissement de demain sera nos doutes d’aujourd’hui.»

(Franklin ROOSEVELT)