hospitalisation dûe à l'alcool

hospitalisation dûe à l'alcool

vendredi 18 novembre 2011

Les risques de l'alcoolisme au féminin

        
Qu'elles consomment dans un climat de honte, de solitude ou de clandestinité, pour faire la fête ou pour oublier un chagrin, que se soit sur une toile cirée ou dans les meilleurs restaurants, les femmes ont pris la funeste habitude de trop boire"

     Or, l'alcool n'a toujours pas droit de cité chez les femmes!


« Pour peu que l’on prenne le temps de les écouter, les femmes dépendantes de l’alcool avouent une anxiété latente, une pénible sensation d‘échec, et cette peur constante de ne pas être à la hauteur. Elles ont peur des enfants, peur des parents, peur du mari, peur de la solitude, peur du travail, peur du chômage et peur des dimanches ...

                                                         « Peur d ‘avoir peur ! »

 Les trois caractéristiques de l’alcoolisme au féminin restent la honte, la solitude et la clandestinité.

 Condamnées par la société.

 92% de ces femmes boivent en cachette.

 46% de ces mêmes femmes refusent d’en parler.

 65% des femmes malades de l’alcool sont également dépressives.

 46% accusent une dépendance au tabac et aux médicaments.

Beaucoup d’entre elles sont donc à la fois dépendantes de l’alcool, du tabac et des médicaments..

Si autrefois la Gervaise de Zola rassurait toutes celles qui ne lui ressemblaient pas, nous assistons aujourd’hui à une recrudescence de l’alcoolisme dit « mondain » ou « d‘affaires » . Hélas, que l’on boive du champagne, du whisky ou de la bière , les cirrhoses du foie et les atteintes neurologiques restent les mêmes . Dans l’esprit des autres, des gens bien, le jugement reste trop souvent implacable :

L’alcoolisme demeure une maladie honteuse, voire un vice ...

Le jour où les femmes réussiront à aborder leur vrai problème sans se sentir obligées de masquer leur détresse derrière une dépression nerveuse ou un vague mal de vivre , la maladie alcoolique deviendra une maladie à part entière , une maladie qui se soigne .


Pour cela, les mentalités doivent changer à l‘égard de ces femmes : loin de les juger ou de les rejeter, de véritables réseaux d’amitié et d’entraide doivent se mettre en place pour les soutenir dans leur démarche de soin.

Attention, soin ne rime pas obligatoirement avec hospitalisation !


Si les femmes ne boivent pas toujours pour les mêmes raisons que les hommes, elles sont exposées à des risques accrus de dépendance et de complications. Cette vulnérabilité impose-t-elle une vigilance particulière ? Zoom sur un problème méconnu.

Pendant longtemps l'alcoolisme a gardé l'image d'une maladie essentiellement masculine. Il est vrai que les hommes sont plus enclins à l'abus d'alcool et qu'ils l'extériorisent aussi plus facilement, notamment dans des conduites de groupe. Cependant, on s'aperçoit aujourd'hui que les femmes sont non seulement loin d'être épargnées par l'alcoolisme, mais aussi qu'elles sont particulièrement sensibles à la toxicité de l'alcool.

Un problème qui concerne aussi les femmes

En 1999, une personne sur quatre venue consulter dans les centres d'alcoologie gérés par l'Association nationale de prévention de l'alcoolisme (ANPA) était une femme. Une étude réalisée un jour donné sur les patients hospitalisés indique une fréquence des problèmes liés à l'alcool trois fois plus élevée chez l'homme que chez la femme (18,2 % contre 6,5 %)1. Cependant, dans la tranche d'âge des 15-25 ans, l'écart entre hommes et femmes s'estompe (11,7 % contre 10,0 %). Enfin, des projections épidémiologiques ont permis d'évaluer à 19 % chez l'homme et 13 % chez la femme la mortalité prématurée (avant 65 ans) liée à l'alcool en France2.

Plus d'abstinence parmi les femmes

Dans le cadre d'une étude menée à la demande de la Direction générale de la santé (DGS), 1 300 généralistes bretons ont recueilli des informations auprès de leurs patients. Les résultats confirment le comportement plus sobre des femmes. Un patient sur quatre déclare boire de l'alcool tous les jours. Parmi ceux-ci, presque quatre fois plus d'hommes que de femmes (41 % contre 12 %). Parmi les buveurs, la moitié des hommes et les trois-quarts des femmes déclarent ne pas boire plus d'un ou deux verres par jour.

Mais un questionnaire de dépistage indique que 26 % des hommes et 6 % des femmes pourraient avoir des difficultés avec l'alcool. Ces pourcentages sont supérieurs à ceux notés en France dans le dernier baromètre santé (13 % des hommes et 4 % des femmes). De plus, si l'on tient compte des normes retenues par l'Institut National de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) pour définir un seuil de consommation à risque (plus de deux verres par jour chez les femmes et plus de trois verres chez les hommes), les proportions s'inversent, car se sont 20 % des femmes et 16 % des hommes qui sont buveurs excessifs.

Des raisons affectives

Les raisons qui conduisent à l'abus d'alcool sont bien différentes selon le sexe. "Les femmes boivent plus souvent pour combler un vide affectif, surmonter des difficultés personnelles, observe le Dr Isabelle Sokolow, médecin alcoologue au centre hospitalier de Saint-Cloud. On peut dire qu'elles boivent pour oublier. Elles sont moins concernées par l'entraînement social qui incite souvent les hommes à consommer de manière excessive".

Les médecins ont observé des signes de dépendance physique chez 6 % des hommes et 1,7 % des femmes. Cette dépendance touche dans l'ensemble des femmes plus jeunes : elle est maximale entre 35 et 44 ans (6,4 %), puis elle décroît pour être inférieur à 3 % à partir de 55 ans. Chez les hommes, elle augmente jusqu'à 55-65 ans, pour atteindre 17 % avant de se stabiliser à 11 %3.

Une dépendance plus rapide

Derrière ces chiffres se cachent des différences psychologiques, mais aussi physiques. A consommation égale, les femmes sont exposées à des risques particuliers. "La dépendance s'installe généralement plus vite chez elles, constate le Dr Sokolow. Du fait des motifs psychologiques qui les poussent à boire et pour des raisons biologiques".

Pour une même quantité d'alcool absorbée, le taux d'alcoolémie est plus élevé chez la femme, car l'alcool se dilue moins dans la masse musculaire, qui est plus faible. L'élimination de l'alcool est, par ailleurs, plus lente. Il résulte de ces deux phénomènes une moindre tolérance vis à vis de l'alcool. On estime ainsi que le risque de devenir alcoolique augmente à partir d'une consommation équivalent à cinq verres chez l'homme, mais trois verres seulement chez la femme. La réalité est bien sûr plus nuancée. "Il est difficile de donner un seuil, estime le Dr Sokolow. Tout dépend de la manière dont on boit. On peut consommer simplement pour le plaisir. Il y a danger à partir du moment où l'on boit pour se sentir mieux".

Des complications plus fréquentes


La dépendance n'est pas le seul risque à prendre en compte. Le délai d'apparition d'une cirrhose hépatique est de 15 ans en moyenne chez l'homme, mais dix ans seulement chez la femme. A consommation identique, le risque est 12 à 20 fois plus élevé chez les femmes. Il apparaît à partir d'une consommation de 30 g/jour (3 verres), contre 50 g/jour chez l'homme (5 verres).

De même, les hépatites alcooliques, les polynévrites (atteinte des nerfs des membres inférieurs), les complications neurologiques sont plus fréquentes chez les femmes, également particulièrement exposées aux risques d'ostéoporose et de chutes. En revanche, elles sont moins menacées par les pancréatites alcooliques.

Une prise en charge psychologique

Les méthodes de sevrage sont identiques chez la femme et chez l'homme, associant des médicaments à un suivi alcoolique et psychiatrique. "Le suivi psychologique est très important, souligne le Dr Sokolow. Il ne suffit pas que la personne arrête de boire, il faut aussi qu'elle retrouve un meilleur équilibre, qu'elle se sente plus forte, plus heureuse". Cette prise en charge psychiatrique apparaît particulièrement importante chez la femme, dont l'alcoolisation semble répondre davantage à un mal être personnel qu'à des raisons sociales. "Il faut que les femmes aient le courage d'aller consulter, d'accepter une aide extérieure, lorsqu'elles prennent conscience qu'elles ont un problème avec l'alcool, qu'elles ont besoin de boire pour être bien, insiste le Dr Sokolow. Elles y arrivent souvent plus facilement que les hommes, qui ont volontiers l'impression de tout savoir, de pouvoir s'en sortir seul Les femmes sont aussi plus ouvertes à la psychologie. Et, une fois qu'elles consultent, elles font preuve de plus de constance que les hommes, en étant plus fidèles aux consultations de suivi ou aux groupes d'entraide". L' essentiel semble ainsi reposer sur la prise de conscience du risque que fait courir une consommation même relativement modérée d'alcool et de chercher un soutien.

Dr Chantal Guéniot

Aucun commentaire:

FORUM des associations 2014

Rendez vous à la salle des Ursulines le samedi 6 septembre


L'alcool, cet ennemi destructeur

La drogue qui fait peur, c'est toujours celle de l'étranger. On s'inquiète du cannabis ou de l'héroïne, on oublie les ravages que peut faire l'alcool. Pour les jeunes de tous milieux, c'est de la défonce à pas cher. L’alcoolisme n’est pas une maladie solitaire. Notre société tolère mal l’alcoolémie de la femme. Il en résulte un sentiment de culpabilité très fort qui amène l’isolement ou l’exclusion de la femme dans son milieu familial social et professionnel. Quand une personne sombre, c’est tout l’entourage qui plonge avec elle.

Bonjour, nous sommes le

«La seule limite à notre épanouissement de demain sera nos doutes d’aujourd’hui.»

(Franklin ROOSEVELT)