hospitalisation dûe à l'alcool

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vendredi 3 août 2012

Baclofène toujours !!!


"Guérir" de l'alcoolisme : le Baclofène, pilule miracle ou illusion ?
LE PLUS. Le cardiologue Olivier Ameisen dit avoir sauvé des centaines de personnes de l'alcoolisme grâce au Baclofène, médicament initialement utilisé comme relaxant musculaire. Pierre Veissière, psychologue et auteur de l'essai "Kit de secours pour alcoolique" (Grrr...art éditions), juge quant à lui que le Baclofène n'est pas la pilule miracle et qu'il ne faut pas stigmatiser l'abstinence.
Je comprends que les fans du Baclofène piaffent en sachant qu'il leur faudra attendre, au mieux, encore un an et demi avant de connaître le verdict de l'étude lancée pour tester son efficacité et, si le résultat est probant, pour qu'il soit prescrit, licitement, avec une posologie augmentée.
Cette durée ne me paraît pas choquante puisque le médicament doit faire ses preuves, en efficacité, innocuité relative des effets indésirables, maintien de la mythique nouvelle sobriété promise sur un laps de temps suffisamment long pour être significatif et absence d'aggravation de la qualité de vie.
Les prudents, qui croient au miracle, attendront la sentence. Les audacieux pourront toujours assiéger leur médecin et tenter, à leurs risques et périls, de s'en faire prescrire immédiatement.
Le Baclofène, possible pilule miracle
Si la simple absorption d'un médicament permet de supprimer l'angoisse, la dépression, l'envie irrépressible de boire, l'essentiel du mal-être, et de retrouver un être vivable, en pleine possession de ses moyens, "comme neuf", il ne faudrait surtout pas s'en priver. Il est possible que le Baclofène soit une pilule miracle pour une certaine catégorie de patients. Et tant mieux.
Mais attention au miroir aux alouettes ! L'alcoolodépendant qui veut s'en sortir fait des multitudes d'expériences, essaie des médicaments, des médecins, des techniques et, le plus souvent, avec ses trucs, sa volonté, inlassablement, essaie de s'en sortir seul. Ça ne marche pratiquement jamais, durablement.  
La chimie peut aider, mais elle ne peut pas suffire, dans une affection qui n'est pas seulement physique mais aussi psychologique, psychosociale, voire spirituelle, à soigner, a fortiori à "guérir", cette sorte de maladie.
Fétichisme du verre d'alcool de temps en temps
Avec le Baclofène, une promesse curieuse semble faite : les anciens patients pourraient boire un verre de temps en temps, sans conséquence, c'est-à-dire sans rechuter dans la dépendance. Il me paraît surprenant que la possibilité de prendre un verre et de s'arrêter puisse séduire longtemps un alcoolique. Mais il y a peut-être à mettre à jour une sous-population d'hybrides.
Car, pour l'heure, la possibilité de reboire impunément est totalement exclue par les alcooliques membres des associations d'entraide, et par la majorité des alcoologues qui prennent la peine de vérifier si le patient est dépendant ou pas. Les rechutes peuvent être dramatiques, mortelles, et les rares personnes qui arrivent, vaguement, à "gérer" ont une qualité de vie peu enviable.
Le fétichisme sur un verre d'alcool de temps en temps est étrange. Pour quoi faire ? Pour paraître "normal" ? Socialement normal, mentalement normal ? Pour se le faire croire ? Une coupe de champagne : pour le goût ? pour l'effet psycho-actif ? comme cache-misère pour refuser de passer pour un alcoolique démasqué par son abstinence ?
Accepter de ne plus boire impunément
Ce qui sauve le mieux les alcoolodépendants, ce qui leur permet de recouvrer ou de découvrir une véritable qualité de vie est d'admettre leur nouvelle condition. Un alcoolodépendant a perdu, définitivement, sa capacité à contrôler sa consommation d'alcool, et ne peut plus désormais boire impunément. Comprendre et accepter ceci, puis désirer stopper toute consommation d'alcool, est la seule exigence de base pour commencer à s'en sortir.
La conduite la plus payante pour un alcoolodépendant est de s'abstenir d'alcool, de ne pas rester seul, et de se faire aider en allant s'insérer dans un groupe d'entraide.
Le malade classique n'en a aucune envie, l'évolution de l'alcoolisme impliquant un repli sur soi. Mais les faits parlent d'eux-mêmes : au bout d'un an, les deux tiers des gens qui ont acquis ou maintenu une abstinence sont ceux qui fréquentent un groupe. S'ils continuent à voir leur médecin, ou font une psychothérapie, ils consolident.
Cette façon de se soigner est immédiatement accessible. Pas besoin d'attendre les conclusions d'une étude sur le Baclofène sauveur. Les centres de soin, les réunions des associations existent. On peut se faire aider efficacement tout de suite.
À défaut d'éviter les 120 morts quotidiens immédiatement, on peut commencer à atténuer, notablement, les désastres individuels et familiaux. Mais si on veut continuer à boire, ou attendre le salut d'une pilule miracle, seul dans son coin, ce sera plus hypothétique.
Hors alcool
Il faudrait aussi arrêter de diaboliser l'abstinence et d'idolâtrer le prétendu "craving".(Le craving est une impulsion à rechercher le produit et à le consommer de façon compulsive.)
 L'envie de boire est une torture permanente uniquement si l'on n'a pas admis l'évidence de son nouvel état. Quand on veut, plein de superbe, continuer à régenter son destin de buveur d'alcool déchu. Mais ceux qui acceptent la principale nécessité de leur condition, apprennent à éliminer les stress, cessent d'être dans la nostalgie et dans la peur du qu'en dira-t-on, entament une vie nouvelle. Ceci demande un peu de courage et de travail, mais les fondations sont plus solides.
Les pourcentages de rechute allégués par les militants du Baclofène sont aberrants et sans doute fondés sur une partie de la population qui se trompe dans le suivi des soins : il y a beaucoup de gens qui ne rechutent jamais, qui ont cessé de boire de l'alcool depuis des dizaines d'années, et qui vivent comme des papes. Ils ont cessé de se polariser sur cette obsession d'absorption d'alcool, se sont soignés, en particulier avec leurs semblables, et vivent maintenant complètement hors alcool.
Il peut, Dieu merci, y avoir autre chose dans la vie que de picoler et de souffrir !
Par Pierre Veissière
psychosociologue

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«La seule limite à notre épanouissement de demain sera nos doutes d’aujourd’hui.»

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