hospitalisation dûe à l'alcool

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lundi 30 mai 2011

Témoignage de Bruno sur la rechute


La rechute, la ré alcoolisation, le pas de travers, quel terme est à employer lorsque qu’un alcoolo dépendant devenu abstinent replonge dans l’alcool.
Pour ma part j’emploierais le terme de rechute.
Mais pourquoi se remettre à consommer quand l’on connaît les conséquences que cela engendre et les efforts qu’il va falloir fournir pour se délivrer de cette dépendance ?
La fatigue, les désaccords avec son conjoint tant sur un plan professionnel que dans la vie privée m’ont vite amené à la dépression.
De ce fait je me suis renfermé sur moi-même en ressassant en boucle tout le négatif, pourquoi parler des problèmes que je subissais aux personnes concernées puisqu’elles n’en tenaient pas compte.
J’ai donc repris un puis deux et trois petits verres, et stupéfaction le troisième n’a pas appelé le quatrième et là je me sentais mieux.
Pas d’ivresse, pas de manque, mais détendu, je me sentais délivré de cette maladie (alcoolique ou alcolo dépendant), quand je pense que pendant des années j’ai prêché à tous les malades que j’ai visités qu’un seul et unique verre et la rechute était assurée.
J’ai tenu ce rythme pendant plusieurs semaines, mais mes problèmes n’ont pas disparu ils avaient tendance à se multiplier et très vite les verres eux aussi se sont multipliés.
Cette rechute était pour moi un signal d’alarme vis-à-vis de mes proches qui connaissaient mes antécédents, hélas rien n’à changé ni dans mon travail ni dans ma vie privée la seule remarque a été la suivante : Tu sais Papa s’en est déjà sorti et il va de nouveau se sortir de ce mauvais pas.
En réalité j’allais  de plus en plus mal et le téléphone qui aurait dû être un outil pour appeler les bonnes personnes a été mon pire ennemi, alcoolisé je me suis fâché avec des personnes qui ne me voulaient que du bien, j’ai déçu de véritables amis, en bref je continuais mon parcours destructeur.
Mais dans ce téléphone, qui s’exprimait ? Moi ou l’alcool ? Les deux en réalité car l’alcool transforme toute la personnalisation ou sentiment d’un être humain.
Pourquoi continuer, je connais sur le bout des doigts cette maladie et je sais que ma consommation croissante engendrera que des points négatifs, éloignement de ses amis, destruction familiale, accélération des problèmes de santé et j’en passe car la liste peut être sans fin.
Alors je me repose la question pourquoi continuer ? et bien par ce que je suis retombé dans cette spirale infernale du manque, je veux stopper cette consommation démesurée, mais le matin je suis au plus mal, en manque, je ne contrôle plus mon corps, je tremble, il me faut ma dose, je n’ose plus servir à boire à mes clients car le simple fait de tenir une bouteille ou une bolée de cidre et mes tremblements reprennent de plus belle.
Je finis par ne plus travailler car à plusieurs reprises en rentrant à vélo je me suis vautré sur la route.
Cette décision ne fait qu’aggraver la situation et ma consommation jusqu’au jour ou je me retrouve hospitalisé au bon sauveur avec plus de quatre grammes dans le sang.
Dès le lendemain après avoir un peu près récupéré je me suis évadé du centre hospitalier.
Les semaines passent et rien ne va plus, je décide de mettre fin à mes jours (alcool plus différent tranquillisants) un ami médecin m’appelle et comprenant l’état dans lequel j’étais, a averti les pompiers je me retrouve à l’hôpital de Guingamp avec une fois de plus, plus de quatre grammes.
Mais à qui faire appel ? Alcool-assistance, je les ai déjà tellement déçus que je ne m’en sens pas le courage.
Mais alors qui ? J’ai bien cet ami médecin, mais malgré ses connaissances professionnelles il ne comprend pas vraiment mon ressenti et je le comprends car par bonheur il n’a jamais été concerné par cette maladie, il ne la connait que dans la théorie.
Il est un peu près dans la même situation des familles de malades que j’allais voir il y a quelques années et à qui je disais : pourriez vous me décrire le gout du chocolat si vous n’en aviez jamais mangé ?
Seul un alcoolique peut comprendre un alcolo dépendant.
Avec beaucoup de mal j’ai donc recontacté Alcool-assistance malgré tout mon passif ils m’ont accueilli et me sont venus en aide sans compter, maintenant et grâce à leur aide je vais bien, mais je ne sais pas s’il existe un qualificatif pour les remercier car merci ne suffit pas.
Oui aujourd’hui je tiens à remercier tous les membres actifs ou sympathisants de cette formidable association nationale d’Alcool-assistance.
A la lecture de ces quelques lignes, vous penserez, tiens un témoignage de plus, son contenu est un peu différent de ce que j’ai pu déjà lire à ce sujet et vous aurez surement raison, mais je voudrais terminer sur un conseil que je n’ai pas mis en pratique et qui est à mon avis la raison de tous mes déboires.
Quand vous acceptez l’aide d’une association qui vous sort de votre addiction, continuez à assister à leur réunion, tissez des liens avec les membres et ne vous en éloignez pas car c’est dans cet éloignement que l’on se trouve le plus vulnérable.
Ne pensez pas que l’entourage de votre famille ou de vos amis suffira, rappelez-vous de mon chocolat quelques lignes au dessus.
 B.B
Texte très sincère de notre ami Bruno.
                                        

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La drogue qui fait peur, c'est toujours celle de l'étranger. On s'inquiète du cannabis ou de l'héroïne, on oublie les ravages que peut faire l'alcool. Pour les jeunes de tous milieux, c'est de la défonce à pas cher. L’alcoolisme n’est pas une maladie solitaire. Notre société tolère mal l’alcoolémie de la femme. Il en résulte un sentiment de culpabilité très fort qui amène l’isolement ou l’exclusion de la femme dans son milieu familial social et professionnel. Quand une personne sombre, c’est tout l’entourage qui plonge avec elle.

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