hospitalisation dûe à l'alcool

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dimanche 11 novembre 2012

Comment s'assumer en tant qu'alcoolique abstinent ?


 
L'alcoolique doit apprendre, comprendre, puis accepter qu'il est atteint d'une maladie progressive et mortelle. Sa dépendance ne guérira pas. La maladie, pour ne pas empirer, exige l'abstinence.
Cette abstinence paraît un repoussoir, tant à l'alcoolique qu'à la société. Or ceci est un préjugé social, et une conviction de drogué enferré dans des habitudes puissantes.
Ne pas boire d'alcool est la seule différence intrinsèque qui distingue l'alcoolique du reste de la société. C'est un changement démesuré à effectuer et, rationnellement, une modification infime. Un détail qui change la donne car il est vital.

Vivre l'abstinence comme une nouvelle vie


Dans un premier temps il faut donc tout mettre en œuvre pour que cette abstinence s'installe, qu'elle s'affermisse, qu'elle dure. Il faudra connaître les situations à risque, et prendre les précautions indispensables pour écarter les tentations, quelle que soit leur vigueur.
On s'efforcera de respecter au départ l'abstinence, stricto sensu l'abstention d'alcool, puis on la considèrera comme une conduite incluant l'abstention, mais s'élargissant à une façon de vivre qui la permette en permanence, et s'ouvre vers une vie de qualité.
Car se contenter de ne pas boire d'alcool, n'est pas tenable, n'est pas une vie, n'a pas de sens. On fera le pari d'une vie nouvelle, d'une nouvelle aventure, arrosée d'eau cette fois. Beaucoup d'alcooliques sont des aventuriers fourvoyés, capables de vivre avec des perspectives nouvelles et assainies.

Le choc difficile avec le regard de la société

Comme on ne peut pas préjuger de la compréhension actuelle ou ultérieure de la société, la participation à un groupe d'entraide est la meilleure façon de puiser des forces suffisantes, d'apprendre comment faire pour rester abstinent sans souffrir, ne pas se sentir trop seul, évacuer honte et culpabilité, être soutenu et aidé quelle que soit l'heure, acquérir les rudiments de sa nouvelle identité.
Cette dernière est indispensable car la société ne comprend pas, pour l'instant, ce qu'est un alcoolique abstinent. A la différence de l'ivrogne, il n'a aucune visibilité dans le monde. Il doit se débrouiller pour que, quel que soit le contexte, sa décision et sa condition particulière soient respectées.
Apprendre à dire non, malgré le regard interrogatif ou réprobateur d'autrui, ne pas se laisser servir automatiquement, demander fermement un jus de fruit ou une eau minérale, oser dire à des proches bienveillants si les circonstances s'y prêtent : "je suis alcoolique, je ne peux pas boire d'alcool", se font d'autant plus facilement que la décision de rester abstinent est, constamment, inébranlable.
Ce n'est pas toujours facile au début, mais ça le devient progressivement. Si la décision est franche, les impulsions d'alcool s'estompent avec le temps, jusqu'à disparaître, en quelques mois, complètement. Le travail sur soi, le passage d'une condition d'alcoolique "en activité" à celle d'alcoolique abstinent, bouleversent le paysage.

L'alcoolique abstinent, espèce en voie d'apparition

Quitter l'abus, apprendre la sobriété mentale et émotionnelle, se mettre moins en avant, préférer l'intensité à l'excès, rester dans le présent, être attentif aux sensations saines, permettent la renaissance du désir, la diminution de l'anxiété, l'impression d'utilité retrouvée, l'apparition d'un confort de vie. L'entourage reprend confiance en vous, les responsabilités choisies reviennent. Et, après la libération, se profile la liberté. La morale est reconstituée, les objectifs de vie sont revus dans un souci de cohérence entre elle et le désir. Les visées d'ordre spirituel paraissent souvent alors bien préférables aux satisfactions matérialistes et uniquement égoïstes.
Tout ceci se fait petit à petit. S'installent un calme significatif et une confiance en soi qui permettent de maintenir, désormais sans problème majeur, l'indispensable abstinence. Sans préoccupation démesurée du qu'en-dira-t-on.
Ni paria, ni bête curieuse ou ovni, l'alcoolique rétabli est un alcoolique abstinent à l'aise. Une espèce en voie d'apparition !

* Je suis l'auteur de l'essai "Kit de secours pour alcoolique" (Grrr...art Editions) préfacé par le professeur Bernard Hillemand, de l'Académie de médecine.

 Par Pierre Veissière
psychosociologue


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