hospitalisation dûe à l'alcool

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dimanche 14 août 2011

Les drogues et l'adolescent

Les gros dégâts des drogues chez l’adolescent
Qu’il s’agisse de cocaïne, de tabac, d’alcool ou de toute autre assuétude, les dangers sont encore plus grands. A 12 ans, le cerveau de l’enfant n’a en effet pas terminé son développement. Le lobe frontal n’est fonctionnel qu’à 24 ans.
A douze ans, le cerveau de l’adolescent n’est qu’à mi-chemin de son développement. C’est pourquoi, à cet âge, les dégâts des drogues s’avèrent particulièrement lourds de conséquence.
Manifestement passionné par cette problématique, le Dr Jacques Jungers, gynécologue, mais avant tout père de trois adolescents, donne des conférences très attendues sur ce thème, dont il a bien voulu nous entretenir.
Que sait-on au juste du cerveau des adolescents ?
Depuis l’arrivée de l’imagerie par résonance magnétique (IRM), comme outil médical d’investigation, on s’est rendu compte qu’à 12 ans, le lobe frontal qui nous différencie de toutes les espèces vivantes sur terre et qui fait de nous des êtres humains, est non fonctionnel. Ce fut une découverte extraordinaire car, jusque-là, on pensait que le cerveau d’un enfant avait déjà terminé son développement et qu’il était identique à celui d’un adulte. Il n’en est rien. La mise en fonction de ce lobe frontal est directement liée à l’environnement de l’adolescent. Cette maturation va durer douze années encore. Le cerveau n’est en fait un organe complètement fonctionnel qu’à l’âge de 24 ans.
Qu’est-ce que cela signifie ?
Cela veut dire que le cerveau n’est “câblé” ou qu’il n’a fini sa structuration qu’à 24 ans. Et c’est en fonction de l’environnement, c’est-à-dire de la qualité du temps et des liens de l’ado, qu’il va câbler son lobe frontal servant à planifier ou à coordonner l’ensemble du reste du cerveau.
Qu’est-ce qui peut entraver ce “câblage” et quelles en sont les conséquences ?
Essentiellement les drogues, ou la recherche du plaisir et de la satisfaction immédiate par les assuétudes que ce soit le haschich, la chicha ou le poker, entre autres. Toutes ces drogues vont moduler une réaction chimique au niveau de la jonction nerveuse appelée “synapse” et ainsi détruire les nerfs. Mais c’est aussi l’environnement, dont la qualité des liens, qui va faire la différence. S’il y a des défaillances à ce niveau, les conséquences sont irrémédiables. Le lobe frontal contrôle en effet l’ensemble des fonctions du système nerveux ainsi que le système limbique qui est le système de récompense, de l’affection, de l’émotion. C’est pourquoi, tant que le lobe frontal de l’enfant ou de l’adolescent n’est pas fonctionnel, il sera toujours amateur de sensations fortes, de dépassement de soi et d’émotions extrêmes. Ce qui explique des expressions comme “Ce type est vraiment trop !”. Le fait que les adolescents utilisent souvent des superlatifs dans leurs relations affectives est lié au lobe frontal qui ne gère pas l’ensemble de leurs émotions.
Pour ressentir des émotions fortes, les adolescents vont faire des choses extrêmes, comme des sports. Et le lobe frontal ne va pas les faire résonner sur le risque réel qu’ils prennent. Un ado qui sort d’une boîte de nuit complètement “bourré” ne maîtrise pas le risque qu’il prend en se mettant au volant. Il faut donc le lui expliquer pour qu’il comprenne. Lui interdire ne sert à rien car il recherche précisément des émotions fortes.
Un autre exemple : dire à son adolescent que, demain, il faudra sortir les poubelles et faire la vaisselle avant d’aller voir ses copains n’aboutira à rien. Douze heures après, il est incapable de remettre ces trois éléments dans l’ordre car la seule chose qui compte pour lui, ce sont les émotions, en l’occurrence voir ses copains.
En quoi la prise de drogue, à cette période précise, s’avère-t-elle encore plus dangereuse ?
Qu’il s’agisse de tabac, de haschich, de cocaïne ou de toute autre drogue, cette prise aura pour effet de renforcer le système limbique de récompense mais par ailleurs de détruire les cellules nerveuses du lobe frontal. Or, la destruction d’une cellule nerveuse est irrémédiable, et c’est là le drame. Car nous avons constaté que la première cause de mortalité chez les ados est le suicide. Or, quand on renforce le système limbique d’un enfant, il va exploser de telle sorte que, soit il fait un voyage magnifique, soit il fait une dépression s’il a le blues. Cet effet-là sera également renforcé. Et le premier pétard est probablement la première cause de passage à l’acte, la première cause qui pousse l’ado à franchir le pas et à se suicider.
Au plus le lobe frontal est immature, c’est-à-dire au plus on est proche des 12 ou 13 ans, au plus les dégâts seront causés facilement et s’avéreront irréversibles. C’est pourquoi les vendeurs de drogues ont intérêt à s’adresser à un public le plus jeune possible qui n’a pas la capacité de gérer l’effet pervers de ces drogues. Fumer ou boire de l’alcool à 12 ans est beaucoup plus grave que fumer à 20 ans. Car l’alcool et la drogue ne font qu’accentuer voire maintenir dans l’immaturité le lobe frontal d’un adolescent. Ce n’est en effet qu’à l’âge de 24 ans que les hormones vont libérer l’ensemble du lobe frontal pour que son câblage se termine, signant la fin de l’adolescence.
Comment peut-on moduler ou imprimer ce lobe frontal ?
Cela se fait tant au niveau de l’attitude dans l’environnement proche, et notamment des parents, des éducateurs et des enseignants, qu’au niveau de la responsabilité de l’adolescent. Il s’agit donc d’une part d’avoir un langage cohérent afin que l’ado n’utilise pas nos propres incohérences et d’autre part il faut qu’il devienne acteur de sa propre vie. Si lui ne décide pas d’avoir confiance dans son environnement, il ne câblera pas son système nerveux central et n’arrivera pas à sortir de l’adolescence. La collaboration des deux est donc essentielle.
Quel est ici plus précisément le rôle des parents ?
Il se situe à plusieurs niveaux. Il y a le temps que l’on prend pour nos adolescents. Et si, dans nos sociétés actuelles, il est réduit, il y a surtout la qualité du temps. Il y a également la qualité du lien affectif, en l’occurrence comment parle-t-on à nos jeunes. Ensuite, la cohérence du message est également importante. Si un parent critique par exemple un enseignant, l’enfant n’a plus le rapport à l’autorité de l’enseignant.
Source : Laurence Dardenne pour La Libre Belgique

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