hospitalisation dûe à l'alcool

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mardi 29 mars 2011

L'alcool au Féminin


L'ALCOOL AU FEMININ : UN PHENOMENE BIEN PLUS REPANDU QU'ON NE VEUT LE CROIRE...




Les risques de l'alcoolisme au féminin

Si les femmes ne boivent pas toujours pour les mêmes raisons que les hommes, elles sont exposées à des risques accrus de dépendance et de complications. Cette vulnérabilité impose-t-elle une vigilance particulière ? Zoom sur un problème méconnu.

Pendant longtemps l'alcoolisme a gardé l'image d'une maladie essentiellement masculine. Il est vrai que les hommes sont plus enclins à l'abus d'alcool et qu'ils l'extériorisent aussi plus facilement, notamment dans des conduites de groupe. Cependant, on s'aperçoit aujourd'hui que les femmes sont non seulement loin d'être épargnées par l'alcoolisme, mais aussi qu'elles sont particulièrement sensibles à la toxicité de l'alcool.

Un problème qui concerne aussi les femmes

En 1999, une personne sur quatre venues consulter dans les centres d'alcoologie gérés par l'Association nationale de prévention de l'alcoolisme (ANPA) était une femme. Une étude réalisée un jour donné sur les patients hospitalisés indique une fréquence des problèmes liés à l'alcool trois fois plus élevée chez l'homme que chez la femme (18,2 % contre 6,5 %)1. Cependant, dans la tranche d'âge des 15-25 ans, l'écart entre hommes et femmes s'estompe (11,7 % contre 10,0 %). Enfin, des projections épidémiologiques ont permis d'évaluer à 19 % chez l'homme et 13 % chez la femme la mortalité prématurée (avant 65 ans) liée à l'alcool en France2.

Plus d'abstinence parmi les femmes


Dans le cadre d'une étude menée à la demande de la Direction générale de la santé (DGS), 1 300 généralistes bretons ont recueilli des informations auprès de leurs patients. Les résultats confirment le comportement plus sobre des femmes. Un patient sur quatre déclare boire de l'alcool tous les jours. Parmi ceux-ci, presque quatre fois plus d'hommes que de femmes (41 % contre 12 %). Parmi les buveurs, la moitié des hommes et les trois-quarts des femmes déclarent ne pas boire plus d'un ou deux verres par jour.

Mais un questionnaire de dépistage indique que 26 % des hommes et 6 % des femmes pourraient avoir des difficultés avec l'alcool. Ces pourcentages sont supérieurs à ceux notés en France dans le dernier baromètre santé (13 % des hommes et 4 % des femmes). De plus, si l'on tient compte des normes retenues par l'Institut National de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) pour définir un seuil de consommation à risque (plus de deux verres par jour chez les femmes et plus de trois verres chez les hommes), les proportions s'inversent, car se sont 20 % des femmes et 16 % des hommes qui sont buveurs excessifs.

Des raisons affectives

Les raisons qui conduisent à l'abus d'alcool sont bien différentes selon le sexe. "Les femmes boivent plus souvent pour combler un vide affectif, surmonter des difficultés personnelles, observe le Dr Isabelle Sokolow, médecin alcoologue au centre hospitalier de Saint-Cloud. On peut dire qu'elles boivent pour oublier. Elles sont moins concernées par l'entraînement social qui incite souvent les hommes à consommer de manière excessive".


Les médecins ont observé des signes de dépendance physique chez 6 % des hommes et 1,7 % des femmes. Cette dépendance touche dans l'ensemble des femmes plus jeunes : elle est maximale entre 35 et 44 ans (6,4 %), puis elle décroît pour être inférieur à 3 % à partir de 55 ans. Chez les hommes, elle augmente jusqu'à 55-65 ans, pour atteindre 17 % avant de se stabiliser à 11 %.

Une dépendance plus rapide

Derrière ces chiffres se cachent des différences psychologiques, mais aussi physiques. A consommation égale, les femmes sont exposées à des risques particuliers. "La dépendance s'installe généralement plus vite chez elles, constate le Dr Sokolow. Du fait des motifs psychologiques qui les poussent à boire et pour des raisons biologiques".

Pour une même quantité d'alcool absorbée, le taux d'alcoolémie est plus élevé chez la femme, car l'alcool se dilue moins dans la masse musculaire, qui est plus faible. L'élimination de l'alcool est, par ailleurs, plus lente. Il résulte de ces deux phénomènes une moindre tolérance vis à vis de l'alcool. On estime ainsi que le risque de devenir alcoolique augmente à partir d'une consommation équivalent à cinq verres chez l'homme, mais trois verres seulement chez la femme. La réalité est bien sûr plus nuancée. "Il est difficile de donner un seuil, estime le Dr Sokolow. Tout dépend de la manière dont on boit. On peut consommer simplement pour le plaisir. Il y a danger à partir du moment où l'on boit pour se sentir mieux".

Des complications plus fréquentes

La dépendance n'est pas le seul risque à prendre en compte. Le délai d'apparition d'une cirrhose hépatique est de 15 ans en moyenne chez l'homme, mais dix ans seulement chez la femme. A consommation identique, le risque est 12 à 20 fois plus élevé chez les femmes. Il apparaît à partir d'une consommation de 30 g/jour (3 verres), contre 50 g/jour chez l'homme (5 verres).

De même, les hépatites alcooliques, les polynévrites (atteinte des nerfs des membres inférieurs), les complications neurologiques sont plus fréquentes chez les femmes, également particulièrement exposées aux risques d'ostéoporose et de chutes. En revanche, elles sont moins menacées par les pancréatites alcooliques.

Une prise en charge psychologique


Les méthodes de sevrage sont identiques chez la femme et chez l'homme, associant des médicaments à un suivi alcoolique et psychiatrique. "Le suivi psychologique est très important, souligne le Dr Sokolow. Il ne suffit pas que la personne arrête de boire, il faut aussi qu'elle retrouve un meilleur équilibre, qu'elle se sente plus forte, plus heureuse". Cette prise en charge psychiatrique apparaît particulièrement importante chez la femme, dont l'alcoolisation semble répondre davantage à un mal être personnel qu'à des raisons sociales. "Il faut que les femmes aient le courage d'aller consulter, d'accepter une aide extérieure, lorsqu'elles prennent conscience qu'elles ont un problème avec l'alcool, qu'elles ont besoin de boire pour être bien, insiste le Dr Sokolow. Elles y arrivent souvent plus facilement que les hommes, qui ont volontiers l'impression de tout savoir, de pouvoir s'en sortir seul Les femmes sont aussi plus ouvertes à la psychologie. Et, une fois qu'elles consultent, elles font preuve de plus de constance que les hommes, en étant plus fidèles aux consultations de suivi ou aux groupes d'entraide". L' essentiel semble ainsi reposer sur la prise de conscience du risque que fait courir une consommation même relativement modérée d'alcool et de chercher un soutien.

Dr Chantal Guéniot

On en parle peu et pourtant les troubles liés à l'alcool sont de plus en plus fréquents chez les femmes. Par rapport aux hommes, les femmes sont plus vulnérables aux méfaits de l'alcool. Par ailleurs, on remarque que les contextes de consommation diffèrent.

Les femmes face à l'alcool

Les problèmes avec l'alcool sont trois fois plus fréquents chez les hommes que chez les femmes. Mais l'alcoolisme au féminin (que les experts préfèrent désigner par troubles de l'alcoolisation) s'est amplifié au cours des vingt dernières années et il diffère sur de nombreux points des problèmes d'alcoolisation masculins.

Consommation excessive d'alcool : trois niveaux de conséquences et de risques

Tout d'abord, il faut savoir qu'il existe trois niveaux de mésusage de l'alcool. Le premier est représenté par l'usage à risque. Par exemple, boire de l'alcool régulièrement en quantité trop importante expose à des risques ultérieurs pour sa santé, mais aussi sociaux, familiaux et professionnels. Le deuxième niveau est une utilisation nocive de l'alcool, c'est-à-dire que les méfaits sont déjà visibles sur les relations, les activités sociales, sur l'organisme. Le troisième niveau est celui de l'alcoolodépendance, avec perte du contrôle de sa consommation.

Une plus grande vulnérabilité féminine aux méfaits de l'alcool

Chez les femmes, le deuxième niveau est plus facilement atteint, c'est-à-dire que l'usage devient plus rapidement nocif. A consommation égale, les dommages physiques et psychologiques sont plus importants que chez les hommes. Les femmes sont plus vulnérables aux effets de l'alcool et développent davantage de pathologies, notamment hépatiques. Mais il faut savoir que la récupération est rapide à l'arrêt de la consommation d'alcool.

Les hommes consomment dans un contexte social, les femmes dans un contexte anxio-dépressif

Une autre différence entre homme et femme est liée au contexte de consommation. Globalement, la consommation d'alcool chez les hommes a lieu dans un contexte social (du moins à l'origine). Chez les femmes, l'alcoolisation est davantage solitaire et s'inscrit dans un contexte anxio-dépressif. Le profil type serait celui d'une femme d'âge moyen, dont l'image d'elle-même n'est plus satisfaisante, bien insérée dans la société, mariée à un homme actif et souvent absent, dont les grands enfants viennent de quitter le foyer familial, et qui éprouve un sentiment d'abandon et d'inutilité.

Alors que chez l'homme la dépression est plutôt consécutive à la consommation d'alcool excessive, chez la femme c'est l'état anxio-dépressif qui favorise l'excès de boisson. Cette relation est renforcée par la perception beaucoup plus négative et intolérante de l'entourage face à la consommation d'alcool par une femme.

Malgré tout, les femmes sont proportionnellement beaucoup plus nombreuses que les hommes à consulter pour ce problème. Elles ont davantage conscience des méfaits de l'alcool sur tous les plans, physique, psychique et relationnel. Il est important de les encourager dans ce sens car les professionnels de santé peuvent leur apporter une aide intéressante.

Le nombre des décès dûs à l'alcool chez l'homme est nettement supérieur à celui des femmes.
En effet, le premier atteint 7 % des hommes contre seulement 2 % chez les femmes.
Malheureusement les femmes souffrent plus précocement de l'alcool que les hommes. En effet, si le nombre d'années pour présenter une cirrhose (durcissement et perte de fonction des cellules hépatiques) est de 15 ans chez l'homme, il est de dix ans chez la femme.
Les hommes semblent tolérer mieux que les femmes une grande quantité d'alcool absorbée par jour. C'est ainsi qu'il faut à un homme environ 50 grammes par jour soit 5 unités d'alcool correspondant à cinq verres d'alcool par jour pour multiplier son risque de devenir alcoolique, alors que chez la femme il suffit de 30 g par jour soit environ trois verres d'alcool pour devenir alcoolique.
Enfin, l'alcoolémie (taux d'alcool dans le sang) est plus important chez la femme que chez l'homme pour la même consommation d'alcool. En effet, ceci s'explique par le fait que l'alcool se distribue davantage dans les muscles (dont le volume est plus important dans le sexe masculin) et s'élimine d'autre part beaucoup plus rapidement chez l'homme.
Biblio INSERM

Pourquoi y a-t-il inégalité entre hommes et femmes ?


Il existe une inégalité biologique face à l’alcool entre les hommes et les femmes en raison d’une dégradation moins rapide de l’alcool chez la femme.

Le profil hormonal des femmes, leur plus grande proportion de masse grasse et une moins grande quantité de masse musculaire expliqueraient cette inégalité.

L’alcoolisme au féminin est souvent perçu par la société de façon beaucoup plus sévère que l’alcoolisme des hommes.

Quelles sont les normes de consommation pour les femmes ?

Les seuils de risque de consommation d’alcool chez les femmes sont établis à des niveaux différents de ceux des hommes : 20 g/jour pour les femmes (deux verres standard) contre 30 g/jour pour les hommes (trois verres standard).

De quoi faut-il se méfier ?

Il faut se méfier des apéritifs ou du petit verre d’alcool, le soir, qui ôte les angoisses accumulées dans la journée ou qui permet d’oublier ponctuellement un mal-être, une solitude affective, des soucis personnels. Les femmes ont souvent tendance à boire de l’alcool pour se sentir mieux.

Quels sont les effets de l’alcool chez les femmes ?


Au niveau du foie

• Les hépatites (lésions du foie qui précèdent la cirrhose – destruction du foie) sont plus fréquentes.

• Le délai d’apparition d’une cirrhose du foie est plus court chez les femmes (5 ans) que chez les hommes (10 ans).

• Le risque de survenue d’une cirrhose peut être de 12 à 20 fois plus élevé chez les femmes que chez les hommes, à consommation identique. Il peut apparaître à partir de la consommation de 3 verres par jour (30 g/jour)

Aux niveaux neurologique et psychique


• Les polynévrites (atteinte des nerfs des membres qui perturbent la marche) et les complications neurologiques sont plus fréquentes chez les femmes.

• Survenue plus précoce de troubles névrotiques graves et d’états dépressifs.

Au niveau osseux

• Le risque d’ostéoporose et de fractures osseuses est favorisé par l’intoxication alcoolique.

Au niveau du sein

• Le risque de développer un cancer du sein est majoré chez les femmes qui s’alcoolisent – augmentation de 10 % du risque par dose quotidienne de 10 g d’alcool (un verre par jour). Mais ces chiffres sont à nuancer selon les habitudes alimentaires et le statut hormonal des femmes.

Alcool et grossesse

• Une consommation excessive d’alcool augmente le risque de stérilité.

• Pendant la grossesse, la consommation excessive d’alcool a des conséquences néfastes sur le déroulement de la grossesse ainsi que sur le fœtus (car l’alcool passe directement du sang maternel au sang fœtal et est très toxique sur les organes du fœtus en pleine formation).

• Des consommations très élevées d’alcool entraînent un syndrome d’alcoolisation fœtale, avec malformations particulières du visage, troubles du comportement, retard de croissance, retard mental.

 Dr Martine ANDRE





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FORUM des associations 2014

Rendez vous à la salle des Ursulines le samedi 6 septembre


L'alcool, cet ennemi destructeur

La drogue qui fait peur, c'est toujours celle de l'étranger. On s'inquiète du cannabis ou de l'héroïne, on oublie les ravages que peut faire l'alcool. Pour les jeunes de tous milieux, c'est de la défonce à pas cher. L’alcoolisme n’est pas une maladie solitaire. Notre société tolère mal l’alcoolémie de la femme. Il en résulte un sentiment de culpabilité très fort qui amène l’isolement ou l’exclusion de la femme dans son milieu familial social et professionnel. Quand une personne sombre, c’est tout l’entourage qui plonge avec elle.

Bonjour, nous sommes le

«La seule limite à notre épanouissement de demain sera nos doutes d’aujourd’hui.»

(Franklin ROOSEVELT)